Un très bon article dans 01informatique sur la CCI de Brest qui démontre que les VLAN ne sont pas dépassés dans les réseaux et sont même utilisés massivement. Encore faut il une bonne organisation pour s’y retrouver quand on gère 5000 prises et 90 VLAN …
Pourquoi cet intérêt pour des problématiques aussi inhabituelles chez les DSI ?
Pierre-Yves Nicolas : En général, un DSI est fier de faire visiter sa salle machine : c’est joli et propre. A l’inverse, dans les salles de câblage, il règne un grand désordre, et on n’aime rarement montrer sa désorganisation à des tiers. Et à force de les occulter, on a tendance à les oublier… Mais quand les VLAN se multiplient – nous en avons près de 90, rien que pour l’aéroport de Brest – le sujet revient vite à la surface. Sans une bonne méthodologie, il devient très difficile de connaître tous les chemins qui amènent l’information à l’usager, notamment parce que les commutateurs utilisés sont multiVLAN. Il faut dire que nous gérons plus de 5 000 prises brassées réparties sur de nombreux sites.
Comment vous êtes-vous organisés ?P-YN : Ce n’est pas compliqué : il suffit d’écrire ce que l’on fait et de le mettre en pratique ! Pour les bâtiments neufs, nous établissons un plan de nommage des équipements. Tous, qu’ils soient déjà ou non dans les baies, ont des étiquettes que nous imprimons au moment de la conception. Nous passons aussi tous les câbles à l’avance ; pour mieux nous y retrouver, nous utilisons des jarretières numérotées. Ensuite, à partir d’un fichier Excel, nous savons que tel utilisateur est à la prise V, qui est sur la jarretière W, dans le commutateur X, à l’emplacement Y de la baie Z. Lorsque des informations de ce fichier sont modifiées, une commande aide à la mise à jour automatique des commutateurs.
Les anciens bâtiments ont posé des problèmes ?
P-YN : C’est moins évident car il faut retrouver quel fil correspond à quelle prise, enlever les anciens câbles pour en passer de nouveaux… C’est très long à faire : il faut compter un week-end pour 200 prises. Encore 20 % de nos équipements ne sont pas organisés selon notre nouveau plan de numérotation, mais ils devaient bientôt déménager dans de nouveaux bâtiments.
Quel suivi demande ce plan de câblage ?P-YN : On intervient très souvent sur les câbles. Il faut donc vérifier régulièrement que les configurations qui sont dans les documentations sont bien celles programmées. De temps en temps, nous cassons la configuration d’un commutateur et nous rentrons les lignes de commande consignées dans la doc. Avec le contrôle de version, nous savons vite quel administrateur a fait quelles modifications…
Quel est l’impact économique de ce projet ?P-YN : A court terme, remettre à plat un plan de câblage coûte. Mais ensuite on ne cherche plus le bon fil pendant des heures et on démine les pannes beaucoup plus rapidement. Cette organisation conduit aussi à une meilleure gestion de l’énergie : nous n’alimentons plus que les ports des commutateurs qui en ont besoin. Nous avons ainsi divisé par deux la facture énergétique de nos commutateurs : ils consomment entre 300 à 400 W/h contre 500 à 1 kW/h sans optimisation. Comme pour le tri des déchets, ce sont de petits gestes au quotidien qui génèrent les économies. Il faut regarder l’infrastructure de bout en bout, pas uniquement la salle système ! Enfin, notre organisation est aujourd’hui plus auditable.
Etre plus auditable est-il important pour vous ?P-YN : Nous gérons les systèmes d’information de deux ports et d’un aéroport. Nos clients, compagnies aériennes et transporteurs, veulent être certains que tout est bien organisé et clair. Pour cela, ils nous envoient des auditeurs. Ils ne s’intéressent pas encore vraiment au câblage, mais cela va venir. Dès aujourd’hui, je suis capable de leur expliquer comment nous faisons et de démontrer la fiabilité de nos procédures dans leur mise en oeuvre.