Nouveau coup d’accélérateur en vue pour la technologie CPL (courant porteur en ligne), qui permet de déployer un réseau local en utilisant les prises électriques de la maison. Alors que les premiers adaptateurs offrant des débits théoriques de 200 Mbit/s arrivent à peine sur le marché, le fabricant taïwanais Comtrend annonce qu’il présentera, dès le début de l’année prochaine, des prototypes permettant d’atteindre un débit théorique de 400 Mbit/s.
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« En fait, la technique utilisée repose sur le couplage de deux jeux de composants DS2 à 200 Mbit/s, ce qui permet de doubler le débit »
Comme pour les précédentes générations d’équipements, le débit de 400 Mbit/s ne sera que théorique, correspondant à la couche physique des données transmises sur le réseau. Les débits réels seront réduits au moins de moitié.
La télévision haute-définition sur Internet en point de mire
Le marché visé par le CPL haut débit est celui des foyers abonnés à une offre triple play (Internet, téléphonie et télévision) qui souhaitent profiter de la télévision haute définition dans toute la maison. « Le CPL est la technologie la plus pratique pour les opérateurs qui veulent apporter de la vidéo haute définition dans n’importe quelle pièce chez leurs clients. En France, le débit le plus répandu aujourd’hui reste le 85 Mbit/s mais le 200 Mbit/s, puis le 400 Mbit/s vont prendre la relève », assure Harold Fitch.
Cette hausse aura toutefois un coût non négligeable. « L’utilisation de deux jeux de composants double théoriquement le coût d’un adaptateur, mais nous comptons proposer ces matériels à des prix compétitifs en misant sur les économies d’échelle, explique Harold Fitch. Aujourd’hui, un adaptateur CPL à 200 Mbit/s coûte environ 60 euros (ils sont en général vendus par deux). De fait, nous ne pourrons pas proposer des adaptateurs 400 Mbit/s à plus de 100 euros. »
Attention à la compatibilité des équipements
Les particuliers qui auront déjà investi dans du matériel CPL pourront migrer en douceur vers les équipements plus rapides. Lorsqu’on combine différentes générations, il faut brancher l’adaptateur le plus rapide sur le boîtier du fournisseur d’accès à Internet. La valeur délivrée sur chaque PC dépend ensuite de la vitesse du connecteur utilisé pour ce poste.
Attention, la technologie de Comtrend n’est pas la seule sur le marché. Plus encore que le Wi-Fi, le CPL est victime d’un manque d’entente entre industriels qui se livrent une guerre des standards (lire l’encadré ci-dessous). Les composants DS2 utilisés par Comtrend sont conformes à la norme UPA (Universal Powerline Association) qui est aussi utilisée par des fabricants comme Ilevo ou D-Link. En Europe, et en particulier en France, une autre norme, baptisée HomePlug, est également présente et elle est totalement incompatible avec l’UPA. Les deux camps travaillent auprès de l’IEEE à l’élaboration d’une norme commune mais guerre commerciale oblige, les recherches avancent à pas comptés.
Trois technologies en concurrence
Trois familles d’équipements CPL incompatibles entre eux proposent des débits de 200 Mbit/s.
– Les produits « UPA Plugtested » utilisent la technologie DHS (Digital Home Standard) qui est promue par l’UPA (Universal Powerline Association) et dont le principal acteur est l’espagnol DS2. Le logo UPA Plugtested est gage d’interopérabilité entre les produits de plusieurs fabricants (Comtrend, D-Link, Ilevo, etc.).
– Les produits « HomePlug Certified » utilisent la norme HomePlug AV d’origine américaine (soutenue par Intellon, Cisco, Intel et Motorola) et sont interopérables d’un fabricant à l’autre (LEA et CMM en France).
– Certains industriels japonais dont Sony proposent des équipements CPL répondant au standard HD-PLC (High Definition Ready Speed Power Line Communications) mis au point par Matsushita (marque Panasonic). Mais pour l’instant, ces équipements sont essentiellement commercialisés en Asie.
Source : David Maume , 01net., le 14/11/2007 à 10h00