Il est clair que Illimité [et gratuité pour la téléphonie…] ne génère pas un comportement sain pour le dimensionnement des réseaux. Il y aura bien une fin à ces pratiques de ne plus payer ce que l’on consomme et les USA amorcent ce virage.
L’opérateur [ATT] assure que 65 % de ses abonnés ayant un « smartphone » consomment moins de 200 Mo chaque mois et que 98 % consomment moins de 2 Go. Le hic, c’est que les 2 % restants s’approprient 40 % de la bande passante disponible sur le réseau d’ATT. En clair, 2 % des abonnés d’ATT ralentissent la vitesse de connexion de tous les autres clients. L’Hexagone n’est pas en reste. « Les iPhone et les clefs 3G représentent moins de 10 % de notre parc, mais 85 % du trafic d’Internet mobile », explique Jean-Marie Culpin, directeur marketing des offres grand public d’Orange France.
Saturation des réseaux
Mais la saturation des réseaux semble un problème plus pressant outre-Atlantique, peut-être en raison d’une moins bonne qualité des infrastructures,
avancent certains experts. L’hiver dernier, en raison de trop nombreuses connexions à Internet via des « smartphones » ou des clefs 3G, le réseau d’ATT avait connu des coupures intempestives, notamment à New York. En janvier, l’opérateur a annoncé son intention d’investir 2 milliards de dollars de plus dans ses infrastructures de téléphonie mobile aux Etats-Unis sur l’année 2010. Visiblement, cela ne suffira pas à faire face au trafic. Depuis mi-2008, ATT a vendu environ 16 millions d’iPhone et plus de 30 millions de ses clients ont un forfait permettant de surfer en mobilité. Dans une étude publiée en début d’année, Cisco, le premier fabricant au monde d’équipements pour Internet, prévoit que le volume de données appelé à être transporté sur les réseaux mobiles sera multiplié par 39 entre 2009 et 2014 dans le monde. En fait, l’Internet est en train de devenir mobile. Les opérateurs mobiles vont-ils être obligés de mettre fin à ces forfaits illimités ?
La fin de l’illimité ?
« Je pense que c’est inéluctable, car l’économie des réseaux fait face à des capacités limitées. Si tout le monde prend une offre illimitée et l’utilise au même moment, le réseau ne tient pas. Il n’y a plus aucune capacité », selon Henri Tcheng, associé du cabinet BearingPoint. « Les offres illimitées ont un sens quand il s’agit d’amorcer un marché, de créer des usages, ce qui correspond à un moment où les clients sont peu nombreux. Dès que l’Internet mobile se démocratise, que les consommateurs deviennent plus nombreux, alors l’illimité devient irréaliste », considère le consultant. D’ailleurs, « les forfaits ne sont pas réellement illimités, car les débits sont bridés au-delà d’un certain seuil », note-t-il.
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